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 QUAND LA REPUBLIQUE ARMENIENNE RENONÇA

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Karin

Karin


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Date d'inscription : 03/04/2007

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MessageSujet: QUAND LA REPUBLIQUE ARMENIENNE RENONÇA   QUAND LA REPUBLIQUE ARMENIENNE RENONÇA Icon_minitimeLun 12 Mar - 19:43

AU TRAITE DE SEVRES !

En décembre 1920, Le gouvernement de coalition dirigé par Dro déclare Khatissian "libre de signer ou de ne pas signer le traité", ce traité qui laisse une Arménie à 27.000 km2, sans Kars, Nakhitchevan et Zanguezour, et Khatissian conscient des lourdes responsabilités qui pèsent sur lui: renoncement au traité de Sèvres, aux provinces d'Arménie occidentale et une armée arménienne réduite à 1.500 hommes.

http://surlesroutesducaucase.blogspot.com/2011/05/alexandre-khatissian-et-la-premiere.html
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Karin

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MessageSujet: Re: QUAND LA REPUBLIQUE ARMENIENNE RENONÇA   QUAND LA REPUBLIQUE ARMENIENNE RENONÇA Icon_minitimeLun 12 Mar - 19:50

Caucase en guerre (1914-1921) (3/3)

L'offensive turque contre l'Arménie

Toutefois, le gouvernement d'Ankara agit avec une grande prudence pour tester les réactions aussi bien de Moscou que des Occidentaux. Son ministre des Affaires étrangères envoie le 26 septembre une note aux grandes puissances annonçant l'opération et précisant qu'il s'agit seulement de s'assurer de quelques points stratégiques (182). L'offensive commence le 28 et s'arrête le 30 après la prise de Sarikamis, ville frontière sur la route de Kars. Or, la prise de Sarikamis avait été proposée par la délégation turque lors des pourparlers de Moscou, le 4 août, en vue de faciliter les contacts entre les troupes turques et soviétiques et les dirigeants soviétiques l'avaient acceptée (183). D'ailleurs, le jour même de la prise de Sarikamis, Lénine, en contact permanent avec Kirov qui se trouve à Tiflis, annonce au Comité central du Parti qu'il faut envoyer une aide réelle et rapide au mouvement d'Anatolie et qu'il faut obtenir le consentement de l'Arménie pour une médiation (184).

De son côté, l'Entente ne semble pas s'émouvoir outre mesure. Khatissian, le Premier ministre arménien, de passage à Istanbul, propose au haut-commissaire britannique une descente grecque à Trabzon. Celui-ci transmet le 2 octobre cette proposition à Londres et reçoit le 6 un refus catégorique de Curzon (185). L'Entente a fait son deuil du Caucase, et a fortiori de son maillon le plus faible, l'Arménie, et cherche maintenant plutôt à gagner les grâces du mouvement national turc pour obtenir une paix dans les meilleurs termes.

Conformément aux décisions du Comité central, Tchitcherine télégraphie le 5 octobre au ministre arménien des Affaires étrangères Ohandjanian pour lui dire que les Soviétiques peuvent arrêter l'armée turque et obtenir même la restitution d'une partie des territoires occupés par la Turquie, à condition que l'Arménie dénonce le traité de Sèvres et évacue le tronçon de chemin de fer situé entre Chahtakhti et Nakhitchevan (186).

Le lendemain, le représentant soviétique dans le Caucase part pour Erivan et propose au gouvernement arménien un plan en quatre points : utilisation des chemins de fer arméniens par les troupes de la Russie, de l'Azerbaïdjan et du gouvernement d'Ankara, dénonciation du traité de Sèvres, médiation de la Russie dans le différend frontalier arméno-turc, cession du Karabagh et du Zanguezour à l'Arménie (187). Le gouvernement arménien s'empresse de communiquer le projet à Stokes, le représentant britannique à Tiflis. Celui-ci répond que c'est du bluff, et les Arméniens refusent le projet. En contrepartie, Stokes assure le gouvernement arménien de l'assistance géorgienne. Mais Ankara s'empresse de donner des assurances à la Géorgie en promettant de ne pas attaquer les districts d'Ardahan et Batoum et envoie un ambassadeur à Tiflis (188).

Le Conseil des ministres à Ankara décide dès le 7 octobre de procéder à l'occupation de Kars. L'argument est simple : frapper d'abord, négocier ensuite (189). L'opération est toutefois retardée par la nécessité de s'entendre avec la Géorgie et par l'hostilité croissante de la Russie, convaincue d'une complicité entre l'Entente et le gouvernement d'Ankara et craignant même que celui-ci ne soit devenu un instrument pour la reconquête du Caucase. Cela n'est sans doute pas vrai à cette date, mais l'indifférence de l'Entente pour le sort de l'Arménie qui contraste avec sa sollicitude pour le gouvernement d'Ankara, rendait cette suspicion légitime. De son côté Stokes essaie d'empêcher toute entente entre les Soviétiques et l'Arménie, croyant à un front arméno-géorgien. Ce n'est qu'après le début de la deuxième offensive turque, le 27 octobre, que le gouvernement arménien signe le 28, à l'insu de Stokes, un accord avec Legran, le représentant soviétique. Le gouvernement dachnak accepte la médiation soviétique à condition que le gouvernement d'Ankara se retire derrière la frontière de 1914 et qu'aussi bien le traité de Brest-Litovsk que celui de Batoum soient considérés comme caducs (190). Or, Kars est pris le 30 octobre et, après une rencontre orageuse entre Stokes et le représentant arménien à Tiflis, Bekzadian, le gouvernement d'Erivan décide d'entrer en pourparlers avec Ankara (191).

Le mois de novembre est un mois de crise. Staline est à Baku pour prévenir une invasion du Caucase. Stokes essaie d'obtenir ce que précisément craignent les Soviétiques, une alliance avec Ankara contre Moscou. Les Arméniens frappent désespérément à toutes les portes, tandis que les Turcs essaient d'obtenir les meilleurs termes du gouvernement dachnak pour les utiliser ensuite comme bases de négociation avec les Russes. Ainsi ils répondent évasivement aux propositions de médiation russe et occupent Alexandropol. Curzon écrit à Stokes qu'il vaut mieux que les Arméniens traitent avec les kémalistes qu'avec les bolcheviks (192). Ce que les dachnaks sont en train de faire. Moscou décide alors d'accélérer la soviétisation de l'Arménie. Celle-ci s'accomplira le 2 décembre, le jour où le gouvernement dachnak signe avec Ankara le traité d'Alexandropol, dernier acte de l'Arménie indépendante.

Les négociations turco-soviétiques et la chute de la Géorgie

Enfin, la jonction entre la Russie soviétique et la Turquie kémaliste, tant crainte et espérée, venait d'être accomplie. II restait maintenant à négocier la frontière et à régler le sort du dernier obstacle, la Géorgie. Et comme les Soviétiques n'avaient pas l'intention de reconnaître ni le traité de Brest-Litovsk ni celui d'Alexandropol, qui les privait de deux pièces maîtresses du Caucase, Alexandropol et Batoum, les négociations promettaient d'être difficiles.

Toutefois, après la crise du mois de novembre, les deux parties échangent des amabilités et se déclarent prêtes à reprendre les négociations. Le premier compromis apparaît au sujet des participants. Moscou veut inclure l'Azerbaïdjan et l'Arménie soviétiques. Ankara ne veut pas en entendre parler, mais propose à leur place la Géorgie. Finalement, la négociation se fera à deux. Le deuxième sujet qui alimente les soupçons des deux côtés concerne les négociations que les deux parties sont en train d'engager avec l'Entente à Londres. Ankara est invitée à une conférence chargée de réviser le traité de Sèvres en faveur des aspirations nationales turques. Moscou entreprend les premières négociations commerciales avec Londres. Les deux partenaires font, là encore, preuve de bonne volonté en échangeant des informations concernant l'évolution des négociations réciproques, mais Moscou s'inquiète d'une nouvelle tentative de front caucasien, consistant cette fois-ci à rendre la Géorgie tributaire de la Turquie, ce qui permettrait de conserver Batoum dans le giron occidental, bloquant ainsi les exportations pétrolières russes. Effectivement, aussi bien le chef de la délégation d'Ankara à Londres que la délégation turque, de passage à Tiflis, sur la route de Moscou, sont sollicités à ce sujet (193). Moscou riposte par deux mesures, l'accélération des négociations avec la Turquie et l'invasion de la Géorgie. Quand la délégation turque arrive à Moscou le 16 février, l'Armée rouge a déjà pénétré en Géorgie.

Ce même 16 février, le représentant d'Ankara à Tiflis, Kâzim Bey, télégraphiait au commandant de l'armée de l'Est turque pour lui annoncer l'attaque soviétique et lui suggérer l'aide de l'armée turque. Le même jour, le commandement de l'Est reçoit un second télégramme de l'état-major à Ankara, annonçant la décision du gouvernement d'adhérer à une fédération du Caucase et lui demandant d'être prêt pour une nouvelle campagne vers l'Est. Le commandant répond qu'il serait plus prudent de se contenter d'occuper Artvin et Ardahan tout en déclarant sa neutralité dans le conflit soviéto-géorgien (194). Effectivement, comme il n'y a pas de différend à ce sujet avec Moscou, Ankara procède dans un premier temps à cette occupation. Un ultimatum est lancé à la Géorgie, laquelle, après avoir protesté en vain, évacue le 23 février ces territoires qui faisaient partie des gains de la Turquie à Brest-Litovsk (195).

Entre-temps, le Caucase est de nouveau en ébullition. Le 18 février, une révolte dachnak se saisit d'Erivan. Le représentant turc dans cette ville visite aussitôt le nouveau Premier ministre Vratzian pour exprimer « sa joie de la libération de l'Arménie » et promettre l'appui turc (196).

Les négociations turco-soviétiques s'ouvrent à Moscou le 21 février, au moment où l'Armée rouge assiège Tiflis. L'atmosphère est tendue et Tchitcherine reproche aux Turcs de ne pas évacuer Alexandropol et d'aider les dachnaks. La délégation turque va alors se plaindre de cet accueil à Staline, qui s'intéresse de près aux affaires transcaucasiennes. En réalité, tout au long des négociations, Lénine utilise tour à tour l'idéalisme de Tchitcherine et le pragmatisme de Staline pour amener les Turcs à composition. Les négociations reprennent le 26 (197). Entre-temps, les mencheviks évacuent Tiflis et l'Armée rouge avance vers Batoum. La position diplomatique des Turcs est de lâcher en dernière instance Batoum, en demandant en compensation le district de Sourmalou (Igdir), occupé par la Russie en 1828. Mais l'agitation sur le terrain correspond mal au calme des salons de conférence. Le même jour de la reprise des négociations à Moscou, le représentant turc en Géorgie, Kâzim Bey, télégraphie à Erzeroum pour annoncer l'entrée de l'Armée rouge dans Tiflis et le retrait du gouvernement menchevique à Koutais et demander si l'armée turque n'a pas l'intention d'occuper Batoum. Le commandant de l'armée de l'Est, tout en posant la question à Ankara, écrit au commandant du front du Caucase de l'Armée rouge pour annoncer que, devant le danger d'un complot de l'Entente à Batoum, l'armée turque a l'intention de progresser vers cette ville. Ordjonikidzé répond aussitôt qu'il n'est pas question que l'armée turque occupe Batoum dont le sort est en train d'être décidé par la conférence de Moscou. Le ler mars, Ordjonikidze ordonne à l'Armée rouge d'avancer sur la route Akhaltsikh-Batoum pour prévenir une progression turque et le même jour le commandant turc de l'armée de l'Est reçoit l'ordre de marcher sur Batoum (198).

Les choses évoluent rapidement. Tandis qu'à Moscou on semble se mettre d'accord sur la frontière de Brest-Litovsk, excluant Batoum et son hinterland immédiat, mais affectant à la Turquie la rive droite de l'Araxe, c'est-à-dire Sourmalou, le Conseil des ministres qui se réunit à Ankara décide de proposer la neutralité d'Akhaltsikh et d'Akhalkalaki (199). Le lendemain à Londres, Lloyd George propose à la délégation turque la création d'une Confédération du Caucase, opposée à la Russie (200). Le surlendemain, la population d'Akhaltsikh se révolte contre les mencheviks et constitue un soviet. Alors le gouvernement géorgien demande aux Turcs d'occuper Batoum, Akhaltsikh et Akhalkalaki. Devant les signaux concordants venant de Géorgie et de Londres, Ankara décide le 8 mars d'occuper les trois districts. Akhaltsikh est occupé le 9, mais les deux armées évitent soigneusement le conflit. Le même jour, un détachement de l'Armée rouge arrive à Akhaltsikh et les commandants des fronts se félicitent mutuellement de cette rencontre (201).

Moscou, devant ces nouvelles, essaie de boucler au plus vite le traité. Une dernière concession est faite le 10 à la Turquie au sujet de l'autonomie à accorder au Nakhitchevan dans le cadre de la République d'Azerbaïdjan, à condition que celle-ci ne puisse pas céder ses droits à un pays tiers (202).

Le jour même où les délégués turcs à Moscou acceptent la cession de Batoum à la Russie, le ministre des Affaires étrangères d'Ankara annonce à l'Assemblée nationale la décision d'occuper cette ville. Le commandant du front de l'Est télégraphie cette décision à Ordjonikidzé qui la transmet à Moscou. Moscou répond par le même canal en envoyant les décisions de la conférence, mais Ankara insiste. Le 11, trois bataillons turcs pénètrent dans Batoum où vient de se réfugier le gouvernement menchevik (203). Moscou décide alors une avance « pacifique » de l'Armée rouge vers Batoum et demande à Ordjonikidze d'éviter tout accrochage.

Le 12 mars, le Conseil des ministres d'Ankara décide d'installer une administration civile turque à Batoum, Akhaltsikh et Akhalkalaki. Le 14, les troupes turques occupent également Akhalkalaki. Kâzim Bey annonce même de Batoum son intention de se proclamer chef des troupes islamiques au service des mencheviks (204). Or, ces derniers signent le 15 un armistice avec l'Armée rouge et acceptent d'évacuer la ville dans les vingt-quatre heures. Kâzim Bey prépare alors un « coup » contre les mencheviks, destiné à donner le « pouvoir » aux nationalistes géorgiens qui accepteraient à leur tour la protection turque. Il imprime dans la nuit du 15 au 16 des affiches annonçant l'annexion de la ville à la Turquie (205). Le 16, jour où le traité d'amitié turco-soviétique, attribuant Batoum à la Russie, est signé, il y a à Batoum une armée et un gouvernement mencheviques, une administration militaire turque et un soviet en train de se former, tandis qu'au dehors campent un gouvernement géorgien soviétique, l'Armée rouge géorgienne et l'Armée rouge soviétique. Après l'embarquement du gouvernement menchevique sur les navires de l'Entente, les Turcs essayent de désarmer l'armée menchevique ; celle-ci s'allie alors au soviet local et les premières escarmouches commencent. Le lendemain, l'Armée rouge entre dans la ville et des accrochages continuent jusqu'au 21 mars, date où les Turcs acceptent d'évacuer la ville, ainsi qu'Akhaltsikh et Akhalkalaki. Le seul conflit armé entre la Russie soviétique et la Turquie kémaliste aura donc eu lieu le lendemain de la signature du traité d'amitié turco-soviétique. Au cours de la même période, le ministre de la Guerre du parti dachnak, réinstallé à Erivan, vient signer à Igdir un accord avec les Turcs qui s'engagent à lui fournir armes et munitions (206).

Il s'agit toutefois des derniers soubresauts et le traité du 16 mars finira par prévaloir. Ankara attend quand même la défaite des dachnaks pour évacuer Alexandropol le 23 avril. En septembre, une conférence réunit à Kars les Turcs, les trois républiques soviétiques transcaucasiennes et la Russie. Le traité de Kars, signé le 13 octobre, fixe les frontières actuelles turco-russes, mais prévoit en même temps l'autonomie du Nakhitchevan dans le cadre de la République soviétique d'Azerbaïdjan, avec interdiction de sa cession à un tiers État, ainsi que l'autonomie de l'Adjarie, c'est-à-dire la région de Batoum, Akhaltsikh et Akhalkalaki, qui est la Géorgie musulmane, dans le cadre de la Géorgie soviétique. Ainsi des frontières internes de l'Union soviétique se trouvent-elles garanties par un traité international signé avec la Turquie.

Le rideau tombe donc sur le Caucase en 1921 et jusqu'à ces dernières années la région a rarement défrayé la chronique internationale. D'où la surprise générale de voir, 70 ans plus tard surgir les mêmes problèmes, comme si rien, ou presque, ne s'était passé entre-temps. Mais l'intérêt de la position géopolitique du Caucase ne s'est en rien amoindri. Il a même acquis de l'importance avec la montée en puissance d’un pays aussi malléable à merci, l’Iran. Et les événements récents sont là pour nous montrer que les différends ethniques conservent tout leur mordant. Dès que l’emprise d’un empire fait semblant de se relâcher sur le Caucase, les vieux démons répondent à l’appel.

Stéphane YÉRASIMOS (1942-2005)

Texte rédigé en 1989 pour la revue française de géopolitique Hérodote
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