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 Génocide : LA VOIX DES ENFANTS ACCUSE LES BOURREAUX

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tagyhi

tagyhi


Nombre de messages : 2513
Date d'inscription : 06/04/2007

Génocide : LA VOIX DES ENFANTS ACCUSE LES BOURREAUX Empty
MessageSujet: Génocide : LA VOIX DES ENFANTS ACCUSE LES BOURREAUX   Génocide : LA VOIX DES ENFANTS ACCUSE LES BOURREAUX Icon_minitimeMar 17 Nov - 14:54

Extrait du livre d'Henry Barby

"AU PAYS DE L'EPOUVANTE
L'ARMENIE MARTYRE"


..."La voix des enfants accuse les bourreaux

Pour clore mon enquête sur le martyre de la malheureuse Arménie, je dois évoquer encore d'effroyables scènes, plus effroyables que toutes les autres, car les victimes en furent des enfants... Et ce sont des enfants qui me les ont racontées.
Autour de Tiflis, une douzaine de fermes ou de villas, étagées, en dehors de la ville, sur les hauteurs qui l'encadrent, sont actuellement transformées en asiles, où le Bureau national arménien, aidé par la charité privée, a recueilli les enfants arméniens, dont les parents sont morts ou ont disparu dans la tourmente qui a ravagé leur patrie.
Des jeunes filles et des jeunes femmes de Tiflis, ou réfugiées elles-mêmes de l'Arménie, soignent ces enfants dont l'âge varie de quelques mois à l'adolescence et s'efforcent de remplacer, près d'eux, les êtres chers que, pour la plupart, ils ne reverront plus.
Presque tous ces enfants sont originaires des districts de Van, de Bitlis et de Chatakh, et sont arrivés au Caucase avec la masse des Arméniens venus s'y réfugier.

Ces enfants je les ai visités, je les ai interrogés... La plupart d'entre eux, encore stupéfiés d'épouvante, n'osent parler ; ils frémissent et s'affolent au seul souvenir de ce qu'ils ont vu, de ce qu'ils ont souffert. Une fillette de sept ans me dit : "Oh ! J’ai vu beaucoup de choses horribles mais je ne veux pas raconter... j'aurais encore des cauchemars..." Une autre, de dix ans, nommée Païloun (Brillante) me répond simplement : "Quand on a tué mon petit frère dans mes bras, j'ai perdu ma langue... J'avais pu crier quand on a tué ma maman, mais plus après..." Sa langue s'embarrasse, elle se tait. Elle est restée muette pendant plusieurs semaines et maintenant, à la moindre émotion, elle perd la parole.
Voila le récit que me fit une fillette de treize ans, nommée Areknazan, des évènements qui se passèrent dans son village, à Liz, près de Van au mois d'Avril 1915 :
"Une nuit, à minuit, on frappa aux portes. C'était des gendarmes turcs. Ils ordonnèrent aux hommes de se rassembler et d'aller au poste de police pour être interrogés, mais on les emmena dans la montagne et on les tua. Les Turcs revinrent au village et pillèrent tout. Ils nous volèrent jusqu'à nos robes ! ... Au matin, on nous proposa d'aller voir nos hommes dans la montagne. Nous ne savions pas ce qui était arrivé et nous avons couru pour voir nos pères et nos frères ; mais, alors les Kurdes nous entourèrent... Et celles qui essayèrent de leur résister furent assommées à coup de pierres... Trois jours durant, cela fut ainsi. Le troisième jour, au même endroit, nous avons vu des blessés qui étaient enterrés jusqu'aux épaules, dans une fosse. Ils criaient pour avoir à boire ou pour être achevés, tant ils souffraient. Alors on nous dit d'aller leur porter à boire et on nous donna des vases remplis de sang. Et les Kurdes riaient et nous disaient : "faites-le leur boire, ça les rafraîchira !"
Une enfant de onze ans, Saténik, du village de Perkachen, m'a raconté :
"Les kurdes sont venus ; nous n'avions pas peur car ils sont entrés dans les maisons doucement, comme des amis.
- Si vous avez des armes il faut les donner, nous disent t'ils, sinon tous vos hommes seront mis en prison.
Quand ils eurent toutes les armes, ils rassemblèrent les hommes et leur déclarèrent :
-La paix est faite. Nous allons fêter la réconciliation.
Ils les emmenèrent. La nuit passa. Au matin les Kurdes revinrent avec les armes qu'ils avaient prises ; elles étaient rouges de sang ; c'était le sang de nos hommes qu'ils avaient tués, et ils nous ordonnèrent de les nettoyer en nous disant : "nous ne voulons pas salir nos mains avec le sang des giaours !". Puis ils nous demandèrent à manger en rajoutant "Nous sommes fatigués. Nous avons bien travaillé. Chacun de nous en a tué au moins trois ou quatre." Ensuite les violences, contre nous commencèrent.
"Dans la maison voisine de la nôtre, on avait réussi à cacher deux frères dans le fumier, mais les Kurdes se sont emparés de la sœur et, comme elle se débattait et criait, les frères sont sortis de leur cachette pour la défendre. Les Kurdes les ont pris et les ont attachés chacun à un des bras de leur sœur et puis ils leur ont fait sauter la cervelle. La sœur est tombée évanouie, toute couverte de sang, en même temps que les frères tombaient morts..."

Une enfant de quatorze ans, originaire du village de Sipan, m'a dit :
"Quand les Turcs et les Kurdes entrèrent dans le village, j'ai caché mon père et mon frère dans le tonir (four à pain que l'on trouve dans chaque maison arménienne). Ils fouillèrent toute la maison. J'étais couchée sur le tonir comme si j'avais été malade et l'un des Kurdes me donna un coup de crosse sur la tête qui me jeta en bas (l'infortunée est devenue aveugle par les suites de ce coup). Alors la fermeture du tonir s'ouvrit par le choc et ils ont vu mon père et mon frère. Ils se mirent à rire :
"- puisque tu les as mis dans un four comme du bois, nous allons le chauffer avec eux ! " me dirent-ils. Et ils attachèrent mon père et mon frère et, devant moi, les brûlèrent vifs."

Une autre enfant de treize ans, nommée Zédren, orpheline, était élevée à l'asile allemand de Van, lorsque les massacres commencèrent. La ville de Van se dépeupla rapidement. A l'asile, les orphelines terrorisées se demandaient ce qu'il allait advenir d'elles. On les embarqua enfin dans un bateau du port qui gagna l'autre rive, mais les Turcs s'y trouvaient déjà. Ils aperçurent le bateau et se mirent à tirer sur les enfants.
"Nous restions immobiles, me dit la petite Zédren, nous ne criions pas, nous ne pleurions pas. Je voyais tomber autour de moi, sur le fond du bateau, toutes mes camarades. Le bateau se remplissait de cadavres. Alors, on nous ordonna de jeter les mortes dans le lac. Nous avions obéi. Nous ne savions plus si nous avions peur. Nous nous dépêchions. Près de moi, une de mes amies (elle s'appelait Naséli, et avait quatorze ans), "travaillait" très vite, sans prendre garde aux balles qui sifflaient autour d'elle. Tout à coup, sa petite sœur tomba sur elle, tuée par une balle. Naséli poussa un grand cri, mais elle continua à jeter les corps dans l'eau quand sa sœur y eut été jetée aussi.
"La nuit vint. Les Turcs cessèrent de tirer. Nous nous endormîmes, mais pas Naséli. Elle restait debout près du gouvernail et continuait, muette, raide et les yeux hagards, à faire le geste de jeter quelque chose par dessus bord. On ne put réussi à la faire finir, mais vers le matin on s'aperçut qu'elle n'était plus sur le bateau... Probablement elle s'est jetée à l'eau elle même...
"Au jour, nous abordâmes la rive sans être inquiétées, mais nous étions si effrayées, que nous ne pouvions plus parler. Cependant, je me rappelle mon étonnement de ne plus voir de Turcs.
"Nous débarquâmes ou plutôt nous nous jetâmes à terre et nous commençâmes à courir vers la forêt, où il y avait déjà beaucoup de femmes et d'enfants.
"Tout à coup un cri d'appel déchirant retentit derrière nous. Je me retournais et je vis notre bateau complètement vide à l'exception d'une seule petite fille, qui, les cheveux dénoués par le vent, nous faisait des gestes d'appel désespérés.
"- Elle est folle elle aussi ! cria l'une de nous, laissons-là ! ...
"Mais le vent nous apportait ses paroles : "Je ne peux plus bouger ! Ayez pitié de moi... Sauvez-moi ! Je ne veux pas mourir !"
"Nous ne comprenions pas ce qui lui était arrivé. Je courus vers elle, avec quelques autres camarades, car nous aimions toutes cette petite Arèknaz - tel était son nom - très gaie et qui avait si bon cœur.
" En arrivant près d'elle, nous comprîmes : elle n'était pas folle, mais ses jambes avaient été soudain paralysées par la peur et elle ne pouvait plus marcher.
"Nous la primes dans nos bras et la portâmes dans la forêt.
"Nous devions constamment fuir, nous déplacer, et à chaque fois nous devions la porter.
"Ayez pitié... Ne me laissez pas ! nous suppliait-elle.
"Au bout de quelques jours, elle mourut malgré les soins dont nous l’entourions."

Très simplement, avec un calme parfait, une enfant de quatorze ans, Sara, m'a raconté ceci :
"C'était la veille de Pâques (1915). Les Turcs firent irruption dans notre village (Ardjèch, sur les bords du lac de Van). Ils étaient armés. Ils rassemblèrent les hommes, les emmenèrent au bord du lac, les lièrent ensemble et les fusillèrent. Cela dura d’une heure à cinq heures du soir et recommença le lendemain. Chaque soir, les soldats turcs venaient voir les femmes et apportaient à chacune une partie du corps de son mari, soit les pieds, soit les mains. Et ils donnaient des détails sur la façon dont ils les avaient martyrisés. Quand il n'y eut plus ni hommes ni jeunes garçons, un "Beg" vint au village. Il ordonna de rassembler toutes les femmes et toutes les jeunes filles sur la place de l'église. Puis il leur ordonna de se déshabiller complètement. Quand ce fut fait (on assomma celles qui refusèrent), on les mit par rang de taille et on les fit défiler devant le "Beg". Il les examina et les palpa comme du bétail. On rangea à part celles qu'il désignait et toutes les autres furent massacrées..."

Je rapporterai encore la scène suivante que l'extrais du récit que m'a fait une femme nommée Hasmik, réfugiée avec quatre de ses filles, à l'asile de la Société des Dames Arméniennes, de Tiflis.
A Haren, les "tchétas", au nombre de quatre cents, tuèrent les hommes dans les rues même du village. La tuerie achevée ils obligèrent les femmes à s'atteler aux "arabas" (charriots à deux roues, traînés par des bœufs) et à aller, elles-mêmes, ramasser les cadavres. Et, comme les malheureuses n'avaient généralement pas la force d'exécuter cet ordre inhumain, les bourreaux décidèrent :
"Vous ne voulez pas ramasser vos "chéris" avec les arabas ! Nous allons vous y obliger autrement".
Ils attachèrent alors une corde au cou de chaque cadavre, et contraignirent, à coup de fouet, les femmes à les traîner, en s'attelant à ces cordes.
Cette tâche macabre dura trois jours.
Ensuite, commencèrent les viols et les enlèvements. "Personnellement, m'a déclaré cette femme, ils m'ont enlevé une de mes filles, mes deux belle-sœur, et trois cousines."

Je m'arrête. J'ai reproduit ces récits malgré leur horreur. De tels faits ne doivent pas rester cachés. Il faut les divulguer pour que le monde civilisé, pour que l'histoire jugent les coupables..."
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tagyhi

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MessageSujet: Re: Génocide : LA VOIX DES ENFANTS ACCUSE LES BOURREAUX   Génocide : LA VOIX DES ENFANTS ACCUSE LES BOURREAUX Icon_minitimeVen 20 Nov - 21:08