- astrig a écrit:
- Il y a presque trois ans lors de son arrivé en France j'avais fait un cadeau à ma niece Loussine un livre des Contes de l'Arménie je vais lui demander qu'elle trouve ce livre et ecrive qques contes.
Elle a trouvé le livre.
![Very Happy](https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_biggrin.png)
et il contient 15 contes de l'Arménie. Voici le premier:
La rose enchantéeIl y a bien longtemps de cela, un roi possedait une roseraie où poussait un rosier enchanté. Mais, chaque année, à la floraison, un ver de terre glouton venait manger la jeune rose. Et le roi, en dépit de toutes ses précautions, malgré toutes les gardiens qu'il plaçait autour de l'arbuste, ne pouvait jamais profiter de sa fleur enchantée.
Un jour, un jeune jardinier vint trouver le roi :
- Si tu m'embauches, ô roi, je protégerai ta rose. Dès qu'elle sera éclose, je la cueillerai et te l'apporterai.
- Garçon, répondit le roi, tu es bien présomptueux. Plusieurs habiles jardiniers se sont succédés dans ma roseraie, mais aucun n'a su préserver la fleur enchantée.
- Moi, je saurai et, si j'échoue, je suis prêt à le payer de ma vie.
- A ta guise!
Le printemps vint, le nouveau jardinier s'arma d'un arc et de flèches et se tapit sous le rosier enchanté. Il guetta un jour, un deuxième, un troisième, toute une semaine. Enfin, juste au moment oû la rose commençait à s'épanouir, le sommeil colla les paupières du jardinier. C'est alors qu'apparut le ver de terre glouton: il mangea la fleur et repartit. A son réveil, le jardinier vit qu'il n'y avait plus de rose. Il alla trouver le roi et lui dit:
- J'ai gardé le rosier jour et nuit pendant une semaine entière, mais, alors que la rose s'ouvrait, je me suis assoupi. Et le temps que je rouvre les yeux, le ver de terre avait mangé la rose. Fais-moi grâce pour cette fois et, l'an prochain, je triompherai du ver.
- Bien, fit le roi. Le ver s'en repentira.
Une année passa. Le printemps vint, et le jardinier royal se remit à surveiller le rosier. Dès que la rose fut sur le point d'éclore, le ver de terre survint. Le jardinier allait lui décocher une flèche quand un moineau fondit du ciel sur le ver, le goba et repartit. La rose était sauvée. Le jardinier, tout heureux, la cueillit et la porta au roi.
- O roi, lui dit-il, je t'ai apporté la rose. Le ver a bien essayé de s'en approcher pour la dévorer, mais un moineau est descendu du ciel et l'a avalé.
- Bien, fit le roi. Le moineau s'en repentira.
L'année d'après, au printemps, le jardinier reprit sa garde. Il ne relâchait sa surveillance ni le jour ni la nuit. Une fois de plus, au moment de l'éclosion de la fleur merveilleuse, un ver se glissa vers elle. Le moineau de l'an passé revint lui aussi et se précipitait déjà pour gober le ver quand un dragon jaillit de derrière un buisson et avalaver et moineau. Le jardinier, tout joyeux, cueillit la rose et la porta au roi.
- O mon roi, fit-il, cette année comme la précedente, un ver est arrivé pour manger la rose, un moineau est tombé du ciel pour le glober, mais un dragon est sorti des buissons et les a dévorés tous les deux, ver et moineau.
- Bien, fit le roi. Le dragon s'en repentira.
Une année encore s'écoula. Au printemps, le jardinier s'en alla surveiller la rose. Comme elle allait éclore, un ver réapparut, un moineau fondit sur lui, le dragon sortit de son buisson et avala ver et moineau. Alors, le jardinier tendit son arc, décocha sa flèche et transperça le dragon. Celui-ci s'effondra en perdant son sang et creva. Le jardinier cueillit la rose et la porta au roi.
- O roi, raconta-t-il, un ver, comme toujours, est arrivé pour manger la rose, un moineau a voulu le gober, un dragon les a dévorés tous les deux.
Alors, j'ai pris mon arc et une flèche et j'ai occis le dragon.
- Bien, fit le roi. Mais tu t'en repentiras.
Le jardinier, surpris, se dit : "C'est vraiment curieux, pourquoi le roi me menace-t-il?" Il eut beau réfléchir, il n'arriva pas à percer cette énigme. Il avait peur d'indisposer le roi en l'interrogeant. il laissa donc les événements suivre leur cours.
Or, dans la roseraie du roi se trouvait un grand bassin de marbre oû le couple royal venait parfois se baigner. Un jour, le jardinier était grimpé sur un arbre bordant le bassin pour en élaguer les branches mortes quand, soudain, il vit la reine qui allait vers le bassin, entourée de ses suivantes.
Le jardinier, embarrassé, resta sur son arbre. " Il vaut mieux, se dit-il, que
j'attende pour redescendre que la reine soit partie." La reine se déshabilla, entra dans l'eau, en ressortit, se rhabilla et, soudain, leva les yeux et aperçut le jardinier. Elle ne lui fit nulle remarque, mais, dès qu'elle fut revenue au palais, elle dit au roi :
- Je suis allée me baigner dans le bassin et, comme je me rhabillais, j'ai vu le jardinier tapi dans l'arbre. Il avait dû s'y percher à l'avance pour
me voir nue.
Le roi, en entendant ce récit, entra dans une colère terrible et appela ses bourreaux. Ceux-ci parurent, s'inclinèrent devant le roi et lui demandèrent ses ordres.
- Amenez-moi tout de suite le jardinier et tranchez-lui la tête!
Les bourreaux allèrent chercher le jeune homme qui comprit aussitôt quel sort l'attendait.
- O roi, laisse-moi te dire juste quelques mots et, après, tu feras de moi ce que tu voudras.
- C'est bon, répondit le roi, parle!
- Te rappelles-tu, quand tu m'as embauché la première année, et que je t'ai raconté comment le ver avait dévoré la rose? Tu m'as dit alors : "C'est bon, le ver s'en repentira." La deuxième année, quand je t'ai dit qu'un moineau avait gobé le ver, tu m'as répondu : "Ne t'inquiète pas, le moineau s'en repentira." L'année suivante, lorsque je t'ai annoncé qu'un dragon avait surgi des buissons pour avaler le ver et le moineau, tu as déclaré : "Ne t'inquiète pas, le dragon s'en repentira. " L'année d'après, je t'ai raconté que j'avais tué le dragon et tu m'as prévenu alors que, moi aussi, je m'en repentirais. Tu vois que toutes tes prédictions se sont réalisées, puisque tu vas me mettre à mort, moi qui n'ai commis aucun méfait. A mon tour, maintenant de te dire: "Roi, tu t'en repentiras!"
Le roi reconnut la sagesse du jardinier et lui fit grâce.