La constitution de Namibie : un exemple en matière d'environnement
La Namibie est un tout jeune pays à la pointe en matière d’environnement. La Namibie est l’un des premiers pays à avoir inscrit dans sa constitution la protection de l’environnement. Il a également donné un signe fort en associant tourisme et environnement dans le même ministère (MET).
Eclairage, avec Linda Backer du MET, sur le système des conservancies, un management particulièrement innovant et efficace des terres namibiennes.
La sauvegarde des écosystèmes, des processus écologiques essentiels, de la diversité biologique et l’utilisation des ressources naturelles de façon durable fait partie des éléments que les dirigeants namibiens ont décidé d’inscrire dans leur constitution et ce, dès l’indépendance du pays en 1991. En faisant de la protection de l’environnement un droit fondamental du pays, la Namibie fait ainsi figure de pionnière dans la prise de conscience de l’importance du respect de celui-ci.
A son échelle, le pays prouve jour après jour que s’occuper de l’environnement peut être également profitable pour l’économie, en aidant à la croissance du tourisme et donc au développement du pays. Une rencontre avec Mme Linda Backer travaillant au MET, nous permet de mieux comprendre le système namibien innovants des conservancies, l’un des éléments importants de la protection de l’environnement namibien.
Qu’est ce qu’une conservancy?
Avant l’arrivée des grands chasseurs de gibier dans le milieu des années 1850, les locaux et les animaux sauvages vivaient en relative harmonie. Mais l’arrivée des chercheurs d’ivoire a entrainé le massacre de très nombreuses espèces. Les autorités ont donc dû mettre ne place des règles très strictes afin de tenter de sauver ces animaux de l’extinction.
Ainsi, à partir de ce moment et jusqu’en 1996, les petits exploitants namibiens n’ont plus eu aucun droit sur les ressources naturelles du pays. Ils n’avaient donc plus le moindre pouvoir sur la faune sauvage, bien que les dégâts commis par les animaux fussent importants et non remboursés, ils devaient laisser les animaux en paix. La cohabitation entre les hommes et la faune est devenue alors des plus tendues et les autorités étaient dès lors très mal acceptées par les populations locales.
Mais peu à peu les autorités ont compris qu’il leur était indispensable de changer d’approche envers les habitants de ces régions. Il leur fallait aller à la rencontre des populations pour leur expliquer concrètement l’intérêt qu’ils pouvaient trouver à vivre en harmonie avec les animaux, en matière de retombée touristique notamment.
Un animal vivant a plus de valeur qu'un animal mort
Ce nouveau management a été appuyé par la loi votée en 1996 qui a conféré aux communautés rurales le droit de gérer leurs propres ressources naturelles sur un mode durable, et d’en récolter les bénéfices directs ou indirects... A condition de créer une structure particulière, le Conservancy.
La formule du Conservancy connaît depuis un réel succès et génère d’importants revenus. A l’heure actuelle, 50 conservancies sont ratifiées et une dizaine d`autres sont en voie de ratification. On estime qu`ils recouvriront bientôt un quart du territoire. Les revenus récoltés sont en perpétuelle augmentation; ils diffèrent d’un conservancy à un autre, selon la grandeur du territoire et les activités proposées, mais les revenus reviennent de toute façon aux populations locales. Ils servent à couvrir les frais courants du conservancy (salaires des employés, frais administratifs...) et l’objectif à moyen ou long terme est de les rendre autonomes financièrement. Les surplus sont soit repartis entre tous les membres, soit investis dans des équipements ou infrastructures d'intérêt communautaire (écoles, hôpitaux...) suivant ce que décide le comité représentatif. Actuellement, seules cinq conservancies assurent leurs dépenses sans être épaulés par des ONG ou des aides spécifiques. Mais les résultats sont tout de même encourageants.
De nombreux autres projets
Le système des conservancies est donc efficace et permet de développer l’économie rurale tout en protégeant l’environnement. Mais ce n’est pas le seul chantier du MET. Ils sont actuellement en train de travailler sur l’organisation des parcs nationaux, dans leur conception mais également de les agrandir en essayant de les relier entre eux par le biais de couloirs de circulation. Ainsi les animaux pourront bientôt passer par exemple de celui d’Etosha à celui de la côté des squelettes ! Cette nouvelle configuration tendrait à se rapprocher de l’aspect initial des parcs en Namibie. Mais le projet va plus loin, car il devrait permettre de relier des parcs de part et d’autre des frontières. Les animaux auront donc la possibilité de passer d’un pays à l’autre sans obstacle.
Un autre champ de recherche, en matière d’environnement, est celui étudié actuellement par l’institut écologique d’Etosha. Faisant suite à des expériences réussies au Zimbabwe et au Kenya, le pays a décidé de s’intéresser aux pouvoirs jusqu’alors insoupçonné d’un piment rouge. Aussi incroyable qu’il n’y paraisse, il serait un excellent répulsif pour les animaux sauvages… très prometteur dans la mesure où il n’a aucun effet négatif sur les hommes et l’environnement. Mais cette recherche n’est qu’une parmi les très nombreuses autres menées de concert dans le pays.
Aujourd’hui, à l’heure où l’environnement est enfin au cœur de toutes les préoccupations, et même à l’ordre du jour des rencontres des grands de ce monde, la Namibie fait office de modèle, d’exemple à suivre. Des programmes de visites sur ce thème, notamment entre de nombreux pays du continent, ont été mis en place.
Même si chaque pays est unique, et que des solutions clés en main n’existent pas, les échanges apportent beaucoup à l’ensemble de ces pays. La Namibie apprend elle-même beaucoup des autres états. Car même si elle semble aujourd’hui en avance dans ce domaine, la Namibie sait qu’elle se doit d’être vigilante en permanence afin de conserver intacte ce patrimoine naturel si incroyable.
http://www.buvettedesalpages.be/2009/01/constitution-namibie-exemple-environnement.html