Western Armenia Forum
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Western Armenia Forum

Forum de l'Arménie Occidentale
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Coffret dresseur d’élite ETB ...
Voir le deal
56.90 €

 

 LE PATRIMOINE

Aller en bas 
AuteurMessage
Karin

Karin


Nombre de messages : 2663
Date d'inscription : 03/04/2007

LE PATRIMOINE Empty
MessageSujet: LE PATRIMOINE   LE PATRIMOINE Icon_minitimeDim 19 Oct - 11:34

ART CULTURE


SUPPLEMENT PATRIMOINE • ART ET COLLECTIONS
L'étude Wapler vend le 6 avril prochain les souvenirs du dernier sultan ottoman, Abdul Hamid II. L'occasion de faire un point sur le marché de l'art turc dont les cotations enregistrent au niveau international une croissance exponentielle.
Les trésors du dernier sultan
Les Echos n° 17605 du 13 Mars 1998 • page 54
Partout où des consommateurs néophytes se manifestent, ils s'orientent vers des expressions qui évoquent, au premier degré, leurs traditions et leur culture. Ainsi les tycoons de Hong Kong ne jurent que par la peinture chinoise traditionnelle et le mobilier de la même origine. On pense moins souvent à la Turquie, mais un phénomène similaire s'exerce dans ce pays. Depuis plusieurs années, de nouvelles fortunes ont vu le jour (textile, banque...) et elles sont en demande d'oeuvres qui leur permettent d'affirmer leurs racines. Pour répondre à cette requête, Sotheby's organise depuis 1996 à Londres une vente entièrement consacrée à l'art turc. La « Turkish sale » se tient chaque année en octobre. En 1997, l'opération a rapporté 3,5 millions de livres.

Le boom turc
« Les acheteurs turcs s'intéressent particulièrement au baroque ottoman du XIXe siècle inspiré de l'art européen du XVIIIe, explique Nicolas Shaw de chez Sotheby's. L'argent repoussé et la production verrière de l'époque conviennent très bien aux décors des riches demeures d'Istanbul. » Selon l'expert, les prix dans ces deux domaines ont été multipliés par 5 ces cinq dernières années. Ce n'est donc pas un hasard si Christie's met elle aussi en place une vente ottomane qui aura lieu pour la première fois le 18 juin à Londres.

En France, Anne-Marie Kevorkian, expert à Drouot et marchande sur le quai Voltaire à Paris, observe le même phénomène. « Les prix sont en hausse depuis quatre ou cinq ans dans le domaine des arts décoratifs ottomans du XIXe siècle. Les pièces plus anciennes comme les faïences d'Iznik du XVIe siècle ne sont pas concernées par ce mouvement. Leur cible est différente. » Selon elle, à facture identique, un miroir en argent repoussé de type oriental classique voit son prix multiplié par 3 lorsqu'il porte le poinçon turc. Elle s'étonne encore des prix élevés enregistrés récemment dans ce secteur comme l'an dernier lorsqu'un plumier et un encrier en argent d'une grande simplicité ont été adjugés 85.000 francs.

Le 23 avril prochain, elle proposera sous le marteau de l'étude Boisgirard un ensemble d'objets turcs dont un de ces miroirs en argent du XIXe siècle, typique. Son estimation : 15.000 francs. Dix ans auparavant, il aurait été estimé, selon elle, 3.000 francs (1). L'augmentation des cotations touche aussi la peinture orientaliste qui représente des paysages du Bosphore. L'expert Jean Soustiel donne l'exemple d'une gouache d'un orientaliste italo-suisse connu, Carlo Bossoli, immortalisant une scène de place de village. Vendue 150.000 francs en 1975 dans une galerie parisienne, elle est repassée en 1997 dans la « Turkish sale » de Londres, atteignant 1,1 million de dollars.

De l'or et des diamants
La conjoncture est donc tout à fait favorable à la vente qui se tiendra le 6 avril à Drouot (2). Elle comprend un ensemble de souvenirs du dernier sultan turc, Abdul Hamid II, qui appartient à l'arrière-petite-fille de l'intéressé, mais aussi un groupe d'objets de la cour ottomane d'une provenance privée. Ces deux collections résument bien le faste en vigueur à l'époque sur les rivages de Marmara.

L'histoire des objets personnels du sultan est assez rocambolesque. Lorsque, en 1909, Abdul Hamid II est déposé, il s'exile à Salonique. Le monarque emporte seulement avec lui quelques effets personnels. Son considérable trésor est conservé par le gouvernement turc qui procède à sa vente dans les salles de Drouot en 1911. Parmi les diadèmes et autres pièces précieuses, on trouve pas moins de 103 gros diamants solitaires et 6 émeraudes. Pour la petite histoire, un de ces diamants _ il pesait 14 carats _ a été revendu chez Ader-Picard-Tajan en 1991 pour 3,8 millions de francs.

Quant aux objets plus personnels du sultan, ils voyageront avec sa descendance. D'Istanbul à Beyrouth et de Beyrouth à Genève. En 1996, l'arrière-petite-fille détentrice des lourds souvenirs familiaux disperse la collection. La première partie passe en 1996 aux enchères à Drouot. Environ 1,5 million sont récoltés pour ces 35 lots de grande provenance. L'adjudication la plus impressionnante est celle de deux vases en porcelaine de Sèvres datés de 1894 et dédicacés à « Sa Majesté Abdul Hamid », partis pour 350.000 francs contre une estimation de 25.000 francs.

La deuxième et dernière étape de la dispersion aura lieu le 6 avril prochain. Elle comprend un petit nombre d'objets qui tiennent à l'intimité du monarque et à son pouvoir. Ainsi, le commissaire-priseur vendra les derniers sceaux de l'Empire ottoman qui sont au nombre de trois. Ils ont été emportés en cachette par la femme du sultan en 1909. Le plus précieux est un cachet en cristal de roche sur une monture en or. Il est inscrit « Abd Al Hamid, fils du Ghazi » (guerrier de l'Islam). Quelle valeur donner à cet objet ? Un problème aussi délicat que l'estimation du sceau de Louis XVI, s'il passait aux enchères. L'expert Jean Soustiel a fixé une estimation de 20.000 à 30.000 francs.

On trouve encore le signataire du sultan, c'est-à-dire le porte-document destiné à la présentation des papiers officiels. En velours et placage d'argent, il porte une inscription calligraphiée à l'or : « (le sultan) dont toute la lignée était majestueuse et puissante... que son âme et que son ombre soient sacrées... » Son estimation : 20.000 francs.

Portraits de famille
Tous les portraits de la famille impériale sont là avec en premier lieu le portrait officiel d'Abdul Hamid. Cette peinture à l'huile a été exécutée par son cousin Abdul Mejid II qui sera le dernier calife (chef religieux) de l'Empire. D'un intérêt esthétique limité, il est, en revanche, d'un intérêt historique évident. Il est estimé autour de 20.000 francs. Toute la famille est reproduite sur ce que l'on appelle des « miniatures ». Il s'agit de 21 minuscules portraits peints. Un procédé souvent utilisé en Europe jusqu'à l'apparition de la photographie. Leur valeur présumée varie de 4.000 à 30.000 francs. Pour les fanatiques du sultan, la vente offre des objets de la vie quotidienne comme son tapis de prière (40.000 francs), deux minuscules tasses à café en porcelaine (4.000 francs), son service de nuit _ une carafe en cristal de Baccarat et son verre gravé A.H. pour Abdul Hamid _ (8.000 francs) et son nécessaire à écrire en bois réalisé par le sultan lui-même qui était passionné d'ébénisterie (60.000 francs).

Le commissaire-priseur Vincent Wapler offre aussi aux enchères des objets précieux en provenance des gens de la cour ottomane. Selon le catalogue, certains d'entre eux auraient été acquis lors de la vente des collections du sultan en 1911. Plusieurs sont comparables à ceux conservés dans le trésor du palais de Topkapi à Istanbul. La pièce la plus impressionnante est certainement le miroir à main en or à décors d'émaux, d'argent et de diamants. Il pèse 1,4 kilo et est estimé 1 million de francs. Tout aussi luxuriant, un diadème en or et argent à décor de feuillages entrelacés pavés de diamants et de perles fines est estimé à 400.000 francs.

Par ailleurs, parmi les pièces les plus demandées sur le marché de l'art ottoman, se trouvent les « zarfs », supports de tasses en matière métallique précieuse qui s'apparentent par leur forme à des coquetiers. Les plus beaux modèles présentés dans la vente, en or ciselé, ajouré et gravé serti de diamants, sont estimés 100.000 francs. On pourrait encore parler d'un certain nombre d'autres objets précieux comme la broche pavée de diamants (200.000 francs), l'aiguière et son bassin en argent (80.000 francs) ou le narguilé en cristal et cuivre (18.000 francs).

En principe, les provenances prestigieuses de la vente du 6 avril devraient faire monter les enchères très haut. Plus généralement, la tradition de relations culturelles étroites entre la France et la Turquie devrait jouer en faveur de la place de Paris dans ce domaine, bien que Londres reste la clef des transactions de l'art islamique.



JUDITH BENHAMOU-HUET
(1) Vente les 23 et 24 avril. Drouot-Richelieu. Renseignements, étude Boisgirard : 01.47.70.81.36. Les 26 et 27 mars prochain, l'étude Tajan organise aussi une vente d'art islamique à Drouot contenant des pièces ottomanes. Rens. : 01.53.30.30.30. (2) Le 6 avril. Drouot-Richelieu. Exposition le samedi 4 avril à Drouot. Renseignements, étude Wapler : 01.42.78.57.10.
Revenir en haut Aller en bas
 
LE PATRIMOINE
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» PATRIMOINE ARMENIEN AUX INDES
» PATRIMOINE D'ARMENIE OCCIDENTALE
» LE PATRIMOINE NATIONAL D'ARMENIE OCCIDENTALE

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Western Armenia Forum :: ART ET CULTURE :: Art et Culture-
Sauter vers: